La gestion de l’obésité est multimodale, complexe est différente chez le chien et le chat. D’une part une prise en charge nutritionnelle qui vise à diminuer l’ingéré énergétique, tout en couvrant les autres besoins nutritionnels essentiels (protéines et en acides gras essentiels), en respectant le mode et comportement alimentaire et en s’assurant de la satiété et d’autre part, une augmentation de la dépense énergétique. Ce n’est pas suffisant chez le chat pour qui une gestion de l’anxiété est la clé de réussite du challenge perte de poids.

Challenge 1 : la maitrise des friandises

  • Que mange-t-il par jour ? Au-delà des repas, pensez à questionner sur les autres apports énergétiques : friandises, reste de tables. Les apports caloriques peuvent être nombreux.
  • Comment résister à la distribution des friandises ? Pas question de tout interdire : autoriser des friandises en maitrisant la valeur nutritionnelle et les distribuer avec parcimonie.
  • Si on proposait aux propriétaires de donner des croquettes en guise de friandises, déduites de la ration ? Les croquettes sont considérées, à juste titre comme un aliment pour le propriétaire et non comme une friandise. Ils préfèrent lui donner tout un s de friandises industrielles, riche en énergie, lipides glucides et sel. Le propriétaire doit changer ses habitudes, celles de la famille.
  • Comment en finir avec le quémandage au moment des repas ? En plaçant le chien dans une autre pièce.
  • C’est impossible ? Tenir à disposition un bol de friandises autorisées : dés de fruits, de jambon, treats hypocaloriques…, au moment des repas dans lequel chacun peu piocher.

Et les lamelles à mâcher ? Sensibilisés à l’hygiène buccodentaire, les propriétaires sont fiers de leur utiliser. Source non négligeable d’énergie, il est préférable d’inciter le propriétaire à brosser les dents de son animal !

Challenge 2 : le comportement alimentaire

  • « Il a faim tout le temps » : Satisfaire la satiété est un élément clé sans quoi le propriétaire risque de se démotiver. La satiété est couverte par un repas riche en protéines (chez le chien) et en fibres (chez le chien et le chat). S’assurer que la ration est suffisamment volumineuse, par l’ajout additionnel de fibres (courgettes jusqu’à 100 g/ KG PV) peut aider à obtenir une meilleure satiété.
  • « Il mange trop vite, il revomit son repas ». L’étape buccale de la digestion est une phase importante : diminuer la vitesse d’ingestion, permet d’optimiser la digestion du bol alimentaire. Comment faire ? Distribuer l’aliment par l’intermédiaire de gamelle antiglouton par exemple.
  • « Il réclame tout le temps, parfois il m’attaque » Chez le chat, il est indispensable d’éclairer le propriétaire sur les particularités comportementales du chat, afin de respecter sa nature carnivore prédateur. Le chat doit recevoir une quantité mesurée distribuée en libre-service et c’est la toute la complexité. Fini les deux repas par jour, il faut varier les points d’alimentation et faire preuve d’ingéniosité pour cacher l’aliment. Il doit également comprendre le comportement de son chat : les sollicitations interprétées comme quémandages alimentaires peuvent être simplement la recherche d’interactions sociales. Répondre de manière systématique à chacune d’elles par de la nourriture fait le lit à l’obésité.

Challenge 3 : la dépense énergétique

Chez le chien, l’augmentation de la dépense énergétique est le second levier d’action pour influer sur la balance énergétique. Il est donc indispensable de l’évaluer tout au long du programme d’amaigrissement et de proposer aux propriétaire différents moyens pour aider son animal à bouger plus : balade, jeux, interactions… Le propriétaire doit s’impliquer pour augmenter la dépense énergétique de son animal : cela conditionne qu’il trouve le temps et l’énergie pour jouer et se balader avec son chien.

En ce qui concerne le chat, en particulier vivant en appartement c’est plus délicat. La recherche de nourriture en de nombreux points l’incite à se déplacer plus. Un laser automatique, des souris connectés, sont autant d’objets qui motiveront le jeu. Attention à la frustration, le meilleur partenaire de jeu reste le propriétaire.

Challenge 4 : la prise en charge de l’anxiété

Le chat obèse est souvent un chat anxieux. S’il présente par ailleurs des épisodes de cystite idiopathique ou une alopécie extensive le diagnostic est certain. La prise en charge de l’anxiété implique d’enrichir le milieu par des jeux, du mobilier, de la présence, une alimentation en libre-service. Si ce n’est pas suffisant, la prescription de complément alimentaire ou de psychotropes aideront à réduire cette anxiété.

C’est le rôle de l’équipe soignante de répondre à ses interrogations, de maintenir la motivation dans le suivi, d’expliquer les échecs et d’être force de proposition pour rebondir et atteindre l’objectif.